Fonréaud, un nom issu d’une légende ainsi qu’un emplacement sur le toit du Médoc font déjà de cette propriété un lieu exceptionnel.
« Fonréaud », autrefois « Font-réaux », signifie « Fontaine Royale ». En effet, la légende veut qu’au XIIe siècle, le roi d’Angleterre et époux d’Aliénor d’Aquitaine, Henri II Plantagenêt, se soit arrêté là, pour se désaltérer à une source bien fraîche. Elle existe toujours dans notre vignoble.
Monsieur Leblanc, Robin, conseiller au Parlement de Bordeaux, possédait, au milieu du XVIIe siècle la seigneurie de Mauvesin dont les terres se trouvaient à cheval entre les paroisses de Moulis, où se situe le château de Mauvezin, et de Listrac.
Cette partie listracaise du fief de Mauvezin est à l’origine de Château Fonréaud. L’ambition du conseiller Leblanc de Mauvezin était alors de créer un vaste domaine viticole sur les meilleures terres à vignes de son fief. Pour ce faire, il fit appel à un maître vigneron, Jean Fillot, dit le Gavatch, et fit planter en vignes les pentes du Puy de Menjon et de Font-Réaux, où il fit construire des chais. Depuis, les vignes n’ont pas quitté ces célèbres croupes.
Au début du XVIIIe siècle, comme l’atteste les levées de Claude Masse, ingénieur géographe de Louis XIV, pour sa carte de la Guyenne (voir carte ci-dessous), la quasi-totalité des terroirs de Château Fonréaud étaient déjà occupés par les vignes.
Dans le classement de l’Intendance de 1776, nous retrouvons le cru des Leblanc de Mauvezin en tête des crus de la paroisse de Listrac, avec 350 à 400 livres au tonneau, au niveau des 4èmes crus classés des paroisses de Pauillac (Lynch, D’Armailhac…) et de Saint-Julien (St. Pierre…).
Un siècle plus tard, dans les premiers Féret, la famille Leblanc de Mauvezin possédait encore ses deux crus de Listrac et de Moulis, toujours premiers cités par ordre de mérite. Les conséquences de la Crise des Maladies de la fin du XIXe siècle devaient mettre fin à cette dynastie qui a porté son cru de Château Fonréaud au premier rang des crus de Listrac pendant plus de deux siècles et à qui nous devons l’édification de son élégant château.
Carte de Claude Masse (1709)
L’Histoire moderne de Château Fonréaud
En 1932, le Château Fonréaud est classé au rang de Cru Bourgeois Supérieur, classement renouvelé en 2003. Depuis 2008, les vins du Château Fonréaud sont reconnus Crus bourgeois tous les ans.
En 1962, Léo Chanfreau, viticulteur en Algérie, rentre avec sa famille en Métropole. Il visite alors de nombreuses propriétés puis tombe amoureux de Fonréaud. Tout est à refaire : le vignoble ne compte plus que 17 hectares de vignes très anciennes et les vénérables cuves en bois du cuvier sont vouées à la destruction. Léo se lance avec enthousiasme dans ce nouveau challenge.
Il replante la vigne, construit le cuvier en béton, que nous utilisons encore aujourd’hui, et entreprend de gros travaux dans le château dont l’aile sud qu’il rebâtit pierre par pierre. Victime d’un accident de tracteur en 1970, il laisse son œuvre inachevée.
Son père, Marcel Chanfreau, alors âgé de 73 ans, prend alors le relais jusqu’à ce que Jean, décide de venir s’installer à Listrac dès la fin de ses études d’ingénieur agronome. Jean Chanfreau, gérant du domaine depuis 1978, à 20 ans, s’installe à Fonréaud en 1981.
Dès 1983, Château Fonréaud est reconnu par la profession en devenant membre de l’Académie du Vin de Bordeaux et du cercle fermé de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. En 1985 démarrent les travaux de finition du château et d’optimisation du vignoble. Ils dureront six ans durant lesquels Jean et Marie-Hélène auront le bonheur de voir naître quatre enfants : Guillaume (1984), Loïc (1986), Tiphaine (1987) et Juliette (1991).
Aujourd’hui, Jean, accompagné de son épouse Marie-Hélène, de sa sœur Caroline Chanfreau-Philippon et de ses deux fils, Guillaume et Loïc vivent ce vignoble avec passion et peaufinent chaque millésime avec pour ambition de faire des vins élégants et fins, conjuguant fruit, rondeur, avec une bonne capacité à vieillir.
Grâce à la reconstitution d’un vignoble blanc, 1991 est le millésime de renaissance de la marque du Cygne de Château Fonréaud, créée par les Leblanc de Mauvezin un siècle auparavant.